Tenir un stand d'éditeur au salon du livre pour la jeunesse de Montreuil

La deuxième semaine de stage fut consacrée au fameux Salon de Montreuil, dédié chaque année au livre et à la presse pour la jeunesse.

Elle a aidé Monsieur Bouri à mettre en cartons les livres des éditions du Jasmin destinés à être installés sur le stand, selon une liste par lui établie, ainsi que le matériel nécessaire à l'installation (tissus, étagères, présentoirs), à la décoration (affiches, suspensions), à la vente (caisse, terminal de carte bleue) et à la promotion (marque-pages, dépliant, catalogues).

Le stand était un grand espace à partager avec 3 autres maisons d'édition :

Zoom éditions, qui publie des ouvrages didactiques (apprentissage des langues) et des albums, représentées par Madame Claudine Furlano, éditrice.

Flies France, qui publie principalement des contes des peuples du monde, représentée par Madame Galina Kabakova, éditrice, et Madame Isabelle Lafonta, auteur.

 Les éditions Lettr'Ange (qui n'ont pas de site internet), qui publient des livres d'artistes pour petits et grands, représentées par Madame Jovana Petrovic.

Avec Monsieur Bouri, elle a installé les tables, disposé les livres, accroché les affiches. Il faisait encore froid malgré l'effervescence du dernier jour avant l'ouverture. Comme le fit justement remarquer Jovana Petrovic, madame l'éditrice de Lettr'Ange, en vidant le coffre de son auto, le métier d'éditeur est un métier physique !

Et... tadam ! Voici le stand des éditions du Jasmin, le premier jour du Salon !

Devant...

Et derrière...

Restée seule sur le stand pendant plusieurs jours, elle n'a pas beaucoup visité le Salon, ni dialogué avec Monsieur Bouri.

Mais... ! Elle a pu avoir quelques échanges avec mesdames les éditrices qui partageaient l'espace, avec une traductrice et une illustratrice venues dédicacer, et avec les visiteurs.

Eh bien... Ce qu'elle a entendu de meilleur, qui répondait le mieux - avec ce qu'elle avait observé du travail de Monsieur Bouri - à la question "Pourquoi monte-t-on et fait-on vivre sa propre maison d'édition, quelque petite qu'elle fût ?", c'est "Nous faisons ce que nous aimons".

"La ligne éditoriale, c'est ce qu'on aime", disaient ces dames en riant. Avoir sa propre maison d'édition, indépendante, c'est une garantie de pouvoir publier ce qui nous plaît, de l'auteur qui nous plaît. Voilà aussi pourquoi et comment on peut être ammené à dévier de la ligne initiale, à diversifier son catalogue, à publier des livres hors collection...

C'est ce qui se lit ici, dans le texte de présentation de Zoom éditions. Ce plaisir dans la liberté est aussi celui de la créativité, comme on peut le lire dans deux textes sur la microédition : La microédition, laboratoire fragile de la création littéraire, et A Colmar, la microédition donne rendez-vous pour un autre salon.

Madame Michèle Justrabo venait défendre Le dernier chat noir, qu'elle a traduit du grec et qui vient de sortir. Elle assurait une promotion fort impliquée ! Et Mademoiselle Léa Djeziri, jeune illustratrice fraîchement diplômée, dédicaçait les ouvrages auxquels elle avait mis sa jolie patte.

Les visiteurs, quand on tient un stand, on est là pour eux... pour répondre à tout un tas de questions, aussi variées que les profils de ceux qui les posent ! Des particuliers, enfants, adolescents, parents, grand-parents, collectionneurs de marque-pages, ou des professionnels en repérage, libraires, bibliothécaires, documentalistes, personnel de crèche, ou bien encore venant proposer leurs services, illustrateurs, auteurs, imprimeurs, traducteurs, correcteurs.

A ce qu'elle a pu observer, s'il y a peu de ventes de livres sur place, l'intérêt du Salon, pour l'éditeur, est multiple : c'est l'occasion pour lui de rencontrer des lecteurs, et d'observer leurs attentes, leurs goûts, leurs réactions. Les illustrateurs venant présenter leur book sont très nombreux, le Salon étant considéré comme un lieu important de promotion de son travail : on le voit ici, par exemple. D'ailleurs, Mademoiselle Djeziri a illustré des livres des Editions du Jasmin après une rencontre avec Monsieur Bouri au Salon de Colmar...